ASBL « A.M.arsenal » - Archéologie et modélisme d'Arsenal (Angleur - Wallonie - Belgique - Europe )

Historique

AMA H01 Minerve AW c

*1 - Minerve. Figure de proue en cire; Réf. MM 41.OA.297   

Le décor des vaisseaux faisait partie intégrante de la logique de l'époque} La volonté des souverains d'affirmer par la richesse des ornements leur magnificence et la grandeur  de la nation, a vu son apogée lors du règne de Louis XIV.On verra une réduction graduelle de cette ornementation coûteuse sous l'ancien régime. Cette tendance continua sous la révolution et l'empire. Au 19ème siècle sous la restauration, la décoration se limitait pratiquement  plus qu'à une figure coiffant la proue du vaisseau.
Ce décor jadis réalisé  dans les arsenaux,  nous fascine et c'est aujourd'hui certainement  un des facteurs qui attire le modéliste à pratiquer cette discipline reposante, valorisante mais également très exigeante qu'est le modélisme d'arsenal.
Figure de proue représentant une Minerve,*1 elle est attribuée à Jacques Etienne Collet et réalisée dans les ateliers de sculpture de Brest. Elle fait partie des chefs-d'œuvre qui ont été présentés au Musée de la Marine en 2003 à l'occasion de l'exposition "Les Génies de la Mer."

Le  Modèle d’Arsenal

L’origine du modèle d’arsenal remonte à la fin du 17ème siècle.*2 C’est sous l’impulsion de Colbert, alors ministre de la marine sous Louis XIV, qu’on retrouve les premières traces écrites traitant de Modèle d’Arsenal, servant à représenter les différents rangs de vaisseaux de guerre, ces modèles devaient faire office de référence aux nouvelles constructions.
Par la suite, le champ d’utilisation des modèles s’est élargi entre autre à la formation du personnel de l’arsenal et des gardes de la marine.
Certains modèles, dits de prestige ont servi à l’instruction des futurs dirigeants du royaume pour les familiariser à l’utilisation des vaisseaux de guerre au sein des armées navales.
 
*2 - Neptunia 186  Modèles et architecture navale par Jean Boudriot    

Voici quelques exemples de modèles qu’on peut aujourd’hui admirer au Musée de la Marine. Construits jadis dans les différents arsenaux, ces exemples illustrent un siècle d’évolution dans l’art de la construction navale.
Ces pièces d’exception permettent d’approfondir et de compléter la connaissance de cette marine en observant les détails de leur réalisation et en les mettant en parallèle avec les écrits et les dessins d’époque.

AMA H02 Royal JCL c

Le Royal  constitue probablement le plus vieux modèle d'arsenal qui nous soit parvenu.. Ce modèle de vaisseau peut être daté du tout début du 18ème Siècle, il présente encore les caractéristiques de la marine de Louis XIV, sans rentrer trop dans les détails,  la charpente est encore à simple membrure et comporte encore une poupe carrée.
A remarquer ,  les bas seuillets des sabords se terminent extérieurement au niveau de la membrure, et pour finir un autre détail, le bossoir n'est plus soutenu par un arc boutant mais par une courbe de bossoir, mais peut-être s’agit-il d’une modification postérieure à la fabrication dudit modèle….

Dans son livre Le trois pont du chevalier de Tourville, Jean Boudriot nous donne les plans d’un vaisseau de 74 canons montrant la charpente des différents ponts*3. Le document est daté de 1719 et nous montre un détail concernent le remplacement des courbes des ponts par trois rangs d’entremises, Jean Boudriot nous donne l’origine de cette démarche et fait la liaison avec le modèle du Royal*4. A cela on peut encore ajouter l’article que B. Ollivier concernant les entremises*5 où il donne les détails techniques de cette méthode qu'il à pu voir sur L'Ardent dont il suivait la construction en 1720 à Rochefort avec son père.
Autre information, il nous révèle que cette méthode a été utilisée par les constructeurs il y a environ 20 ans et comme finalement, elle n’a pas donné les résultats escomptés, elle a été abandonnée en 1728.
Ces trois éléments réunis nous donnent un aperçu global d’une nouvelle méthode de liaison de la charpente des ponts confirmée par un document graphique, matérialisée par une réalisation sur un modèle et commentée en détail par un témoin présent sur le chantier de construction.
A contrario, et suivant un autre témoin d’époque, cette liaison qui, a été pratiquée sur L’Ardent, vaisseau de 64 canons construit en 1720 à Rochefort qui après avoir à été éprouvé au combat, aura donné toute satisfaction

*3 - Plan des pont d'un vaisseau de 74 can. Musée de la Marine Ph 177969
*4 - Neptunia 132  Le Royal  Modèle d'instruction de Rochefort  par Jean Boudriot
*5 - Traité de construction SHM 310 pg 377

Au 18ème siècle, sous l’impulsion de Duhamel du Monceau alors inspecteur général de la marine, est rassemblée au Louvre une première collection de modèles issus des arsenaux, traitant de la marine et de la construction navale.

Les vues suivantes montrent deux modèles de vaisseaux réalisés à grande échelle représentant uniquement la coque accastillée du navire avec intérieurement la réalisation de la charpente et des emménagements. Duhamel du Monceau a certainement du examiner le vaisseau de Pic et le vaisseau dit à  carrosse  alors qu'il œuvrait pour le compte de la marine.
Ils font aujourd'hui partie des modèles de référence pour les modélistes passionnés qui veulent s'adonner à cette pratique retrouvée.

AMA H32 V 74 Pic AW Bl c

Le vaisseau de Pic*6 est construit au 24ème et provient de l'arsenal de Rochefort où il a été réalisé en 1755. Il se caractérise par sa finition couleur bois laissé naturel. Le décor est rehaussé par de la dorure sur fond bleu roi.
Cette vue plongeante de la poupe donne tous les détails de de la charpente de la plateforme de poulaine et du fronteau de coltis. Celui-ci comporte deux portes d'accès et deux sabords de chasse suivant les usages de Rochefort.

AMA H06 V Carosse AW Bl c

*6 - Neptunia 130  Un modéliste au XVIIIe siècle  par Jean Boudriot

Ce modèle de vaisseau construit au 24ème est certainement une des références pour l’architecture navale pendant la période Louis XV et même au delà pour certains aspects. Comme on le voit sur la photo, les différents planchers des ponts sont amovibles, ceci permet de voir la structure de la charpente intérieure. Appelé vaisseau à carrosse et répertorié 11 MG 5, ce modèle a été largement commenté par J. Boudriot*7.

Ci-dessous quelques observations concernant des détails de ce modèle permettant d’étendre les réflexions faites par Jean Boudriot.
L’avant fermé est une de ses caractéristiques principales et certainement à l’origine du modèle.
Le remplissage entre les préceintes est constitué par un bordage en retrait de 1 à 2 Po comme on peut le lire dans le dictionnaire de B. Ollivier. Les écarts des préceintes sont disposés horizontalement, ceci correspond à l’ancienne méthode d'assemblage.
La mise en place du carrosse est certainement antérieure et appuie une décision  ministérielle prise dans les années 1780.
En 1737 lors de la mission que Blaise Ollivier effectua en Angleterre, il observa à l'arsenal de Chatham une pratique qui consiste à supprimer la sortie de la galerie qu'il détaille dans ses remarques à l'article Voûte*8a  dans lequel il conclut préférer cette méthode à celle que nous suivons.
En France cette formule de tableau se voit pour la première fois sur le plan de L’Annibal construit à Brest en 1779. Cette charpente du tableau arrière est caractéristique de l’époque Sané.

La proue est percée de chaque côté d’un sabord de chasse et d’une porte donnant accès à la poulaine, cette pratique est en usage à Rochefort, A Brest et suivant B. Ollivier, les 2 sabords de chasse de la seconde batterie sont formés par les portes du fronteau de coltis et c'est seulement à partir du 80 canons qu'on perce également un sabord de chasse. Ces observations ont été vérifiées sur trois plans, celui de L'Alcide de 64 can. construit en 1741, sur Le Courageux de 74 can. construit en 1753 et sur Le Soleil Royal de 80 can. construit en 1748. Le modèle du Vengeur de 1200 tx construit en 1758 à Lorient pour la Compagnie des Indes et transformé en vaisseau de guerre en 1765 présente également cette caractéristique. Un changement intervient avec le modèle de L'Artésien dont la construction se termine en 1765, lequel est pourvu de sabords de chasse.

Jean Boudriot nous donne comme largeur des sabords à la première batterie 3 Pi 1 Po.
Blaise Ollivier préconise pour les sabords de 36 £, 2 Pi 10 Po et P Morineau dans son répertoire de construction donne 38 Po.
En 1762 les dimensions des sabords seront standardisées et on adoptera alors la largeur de 3 Pi 1 Po.
Les bas seuillets ont de largeur, l’épaisseur de la membrure plus celle du vaigrage et du bordage, par la suite le bordage couvrira le seuillet.

Le couple de coltis se termine en partie haute, entre la lisse de plat-bord et celle de rabattue, verticalement comme on peut le voir sur la plupart des plans verticaux qu’on trouve dans le Répertoire de Construction de P. Morineau.
B. Ollivier préconise l’ouverture du coltis, parce qu’on y trouve une sortie avantageuse pour l’abordage*8b.

Contrairement au vaisseau de Pic, le vaisseau à carrosse n'est pas pourvu d'ouvertures dans ses flancs, par contre les différents ponts sont amovibles et permettent  d'apprécier la charpente et les emménagements intérieurs. En visionnant des dias de ce modèle prises par Jean Boudriot, on découvre un  vaigrage oblique au centre qui n’est pas placé selon l’explication habituelle qu'on retrouve dans les différents traités, mais en V renversé, ou en d'autres termes, les vaigres en partie haute regardent toutes vers le centre. Serait-ce un essai avant l'abandon définitif du vaigrage oblique? Autre particularité, sur les extrémités, ce vaigrage est complété par du vaigrage horizontal comme l'explique Pierre Morineau dans son traité de construction.*9

*7 - Neptunia 140  Un vaisseau "à carrosse" par Jean Boudriot
*8 - Remarques sur la marine Anglaise & Hollandaise (transcription par David H. Roberts)
        a)  Arsenal de Chatam article "Voûte "
        b) Voir la remarques sur "le Coltis" à l’arsenal de Chatham du même auteur.

AMA H04b Artesien JCL Nr c

L'Artésien*10 fait partie des 15 vaisseaux offerts au roi pour compenser les pertes subies durant la guerre de sept ans. Cette initiative est due au Duc de Choiseul devenu ministre de la marine. Il fut financé par les Etats d'Artois  et construit  à Brest en 1762 par Joseph Ollivier, ingénieur en chef de cet arsenal. En parallèle, lors de la construction du vaisseau, un modèle fût exécuté pour être présenté au Roi.
L'architecture et le décor de ce vaisseau de 64 canons sont représentatifs de la période allant de la fin de la guerre de sept ans à celle dite d'Amérique. Cela se traduit par un début d'uniformisation des dimensions principales des vaisseaux de 64, 74 et 80 canons et par la standardisation des proportions pour les sabords qui sont régis par le règlement de 1762.
Le décor de la poupe est caractérisé par le fer à cheval et les bouteilles à l'Anglaise.
A remarquer, la présence d’une demi dunette est toujours d’actualité, elle comporte trois portes vitrées, le tableau n’étant pas pourvu de fenêtres. En outre un coffre est installé à avant contre chaque bord.
Derrière le capot de l'échelle d'état-major se trouve un instrument servant à donner la position du gouvernail. Dans le traité de construction, Blaise Ollivier donne une description détaillée de cet élément sous la rubrique oiacométre*11, appareil servant à matérialiser le déplacement du gouvernail et précise que sa première utilisation remonte à 1727. Le modèle de L'Artésien construit plus de 30 ans après par son fils, montre ce accessoire qui est installé derrière le capot de l'échelle d'état-major.

*10 - Neptunia 143  L'Artésien, vaisseau de 64 can. par Jean Boudriot
*11 - Voir également le terme "Axiomètre" dans l'Encyclopédie Méthodique Marine publié pratiquement 60 ans plus tard.

Le début du 19ème siècle voit le jour du premier musée de la marine, les ateliers de modélisme dans les arsenaux reçoivent des commandes spécifiques pour représenter les différents types de navires alors en service actif dans la marine.

AMA H38 La Lionne HD Bl c

La Lionne fait partie d'une série de modèles ayant été construits pour représenter l'ensemble des vaisseaux de ligne et autres bâtiments de bas-bord en usage dans la marine Impériale.
Ce modèle représente une gabare de 380 tonneaux, elle fait partie d'une série de 11 bâtiments construits sur un plan unique par l'ingénieur Pestel en 1811 et 1812.   *12
On remarque le changement de style d'exécution de cette série de modèles. Elle se caractérise par l'utilisation de différentes d'essences de bois laissé naturel avec incrustation d'ivoire pour la réalisation du décor. Pour la carène on retrouve du cuivre, du laiton et du plomb. La mature est généralement grée à sec.

*12 - Voir la monographie du Gros Ventre de Gérard Delacroix

L’industrialisation et l’évolution technologique vont bouleverser les marines de guerre, la charpente en bois est progressivement remplacée par des structures en acier, la propulsion à voile cède progressivement la place à la vapeur et les canons à âme lisse associés au boulet plein sont remplacés par les canons rayés et les obus explosifs.
La technique de construction des modèles en charpente de cette ancienne marine va sombrer dans un sommeil profond.
L’évolution de la construction navale a amené tout naturellement les arsenaux de la marine à représenter des modèles issus de cette nouvelle technologie pour la promouvoir.
La pratique du modélisme représentant cette marine disparue, se limitait depuis lors plus qu' à montrer l’aspect extérieur de la coque munie de son gréement.

La renaissance du Modélisme d’Arsenal

AMA H78 MM Paris V JB Bl c

Le renouveau du Modélisme d’Arsenal est dû aux travaux effectués par Jean Boudriot, initialement passionné d’armes anciennes. Il s’intéresse à l’artillerie de mer, ceci l’a entraîné dans l’étude de la plate-forme véhiculant cette artillerie. Son travail est basé uniquement sur des documents de première main, traités d'époque et de modèles anciens n'ayant pas subits de restauration.

Le Vaisseau de 74 canons est né. Jean Boudriot nous a émerveillé avec ce traité de construction.
La redécouverte de cette charpente et sa représentation graphique sous forme de plans,  mais surtout de dessins de perspectives permettant de mieux comprendre cette construction a permis un retour aux sources.

Par la suite des monographies spécifiques à chaque type de navire s'ajouteront à cet ouvrage de base.
A ce jour cette collection couvre pratiquement toutes les classes de navires en service durant cette période.

Modèle de vaisseau de 74 canons se trouvant exposé au Musée de la Marine de Rochefort.

Ce vaisseau installé sur son chantier de construction est à la base du travail de Jean Boudriot, il donne un aperçu de la charpente d'un tel ouvrage. Côté bâbord les couples de levée sont en place, à ce stade les lisses de constructions solidarisent entre eux les différents éléments de la coque et les accores soutiennent la charpente. La structure du tableau arrière est bien visible, les montants de poupe sont maintenant coupés à hauteur du gaillard, cette innovation découle des critiques faites aux galeries établies en porte-à-faux, soutenues seulement par des courbes. Cet artifice fait en sorte que le balcon est maintenant de moitié en retrait par rapport au tableau, il repose ainsi partiellement à l’intérieur sur le plancher du gaillard. L’espace de la chambre de conseil ne souffre pas de cette nouvelle formule puisque la longueur du vaisseau est maintenant portée à 172 Pi.

AMA H43 V74 Rochefort AW Bl c

Le premier étant l’Annibal construit en 1779 suivi en 1780 du Northumberland. L’introduction du plan type Sané-Borda en 1782 verra la construction dans les différents arsenaux des six premières unités.
Ce changement de concept de la galerie peut également s'observer sur les projets de décor, en mettant en parallèle celui du Centaure*13 construit à Toulon en 1782 avec celui du Superbe*14 construit la même année à Brest.
Cette formule de vaisseau de 74 canons à été reprise par Vial du Clairbois comme sujet principal pour la rédaction de son Traité élémentaire de la construction des bâtiments de mer q’il a publié en 1787 et dont on retrouve certains éléments dans l’encyclopédie méthodique marine dont il est également le coordinateur.

*13 - Projet de décor du Centaure par Gibert  Réf: MM 7072, 7073 et 7074
*14- Projet de décor du Superbe par  Lubet  Réf: MM 7424, 7425 et 7426

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Toutes les lisses de construction sont encore en place, trois rangs d'accores étançonnent la carcasse sur le chantier de construction.

Le boisage entre l'étrave et le couple de coltis à posé de tout temps des problèmes de résistance et de durabilité.
Ce modèle de démonstration présente la réalisation des allonges d'écubiers suivant deux méthodes différents.

Ce système propose la diminution du nombre des allonges d'écubiers*15. Depuis l'étrave on voit  en premier la languette et l'apôtre suivis par quatre allonges dans lesquelles seront percés les écubiers.  On peut  remarquer que la partie basse des allonges est dépourvue de mailles servant à l'aération de la charpente, en partie haute les allonges sont jointives pour le percement des écubiers.
Deux couples dévoyés ferment ensuite l'espace restant jusqu'au couple de coltis.

Le côté tribord correspond à la présentation que Jean Boudriot a choisi pour boiser son vaisseau de 74 canons et dont il donne tous les détails dans le volume I traitant de la charpente.

*15 - Ce boisage est à comparer avec la planche 11, fig. 33 à 36 se trouvant dans le Traité élémentaire de la construction des bâtiments de mer  de Vial du Clairbois.

Les Amis du Modèle d'Arsenal

Logo Amis Modele Arsenal TS2La vulgarisation d’un savoir longuement confiné dans les réserves des dépôts d’archives, par la publication d’ouvrages parfaitement documentés, comme « Le 74 canons » de Jean Boudriot, ouvrage de référence par excellence, a eu pour conséquence d’entraîner les amateurs de marine ancienne et notamment les modélistes, vers des niveaux d’excellence que seuls des professionnels pouvaient atteindre auparavant. Ces amateurs rompant avec l’abord ludique de ces activités de loisirs et s’engageant dans des voies plus recherchées se font rarement connaître. Leurs travaux restent trop souvent confidentiels, par crainte d’être mal jugés par un entourage insuffisamment éclairé.

Les progrès ont été tels en une dizaine d’années que le besoin de regrouper ces personnes isolées, afin qu’elles trouvent les moyens de donner pleine mesure à leur passion en s’enrichissant l’une et l’autre de leurs acquis personnels, s’est progressivement imposé. Prenant l’initiative, Jean-Claude Lemineur, qui dans le sillage de Jean Boudriot, est l’auteur de plusieurs ouvrages consacré à la Marine de Louis XIV, s’est entouré de 3 modélistes de renom, Arthur Molle, Maurice Lava et André Gester, pour lancer le mouvement et créer " l’Association des Amis du Modèle d’Arsenal " dès juillet 1986, avec le soutien de la société Ancre et l’appui de Jean Boudriot.

Cette association destinée à favoriser les liens de sympathie entre amis, amateurs de beaux modèles de navires anciens tels que ceux construits dans les arsenaux de marine d’antan, s’est rapidement fait connaître en France mais aussi en de nombreux pays d’Europe comme l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne. Après quelques années de gloire, l’avancée en âge d’Arthur Molle, la défection d’André Gester, le décès de Maurice Lava et le retrait progressif de Jean-Claude Lemineur, trop accaparé par ses travaux d’écriture, sont à la base d’un important déclin, avant qu’un renouveau s’installe avec l’adhésion de nouveaux membres autant compétents que dynamiques.

AMA H B AM DdDAW7c

A gauche, la poupe du Boullongne, vaisseau de commerce construit à Lorient en 1759 pour le compte de la Cie des Indes.  D’un port lourd de 600 tonneaux, cette classe de bâtiments était spécifiquement destinée au commerce avec le Bengale, son tirant d’eau réduit permettait de remonter le Gange pour se rendre au comptoir de Chandernagor. Construit en pleine guerre de sept ans, l’architecture de poupe présente déjà le cintre en forme de fer à cheval qui caractérisera vingt ans plus tard la marine de Louis XVI lors de la guerre d’Amérique.
Le vaisseau sera capturé par les Anglais en 1761 lors de son deuxième voyage vers les Indes, et suivant les habitudes Anglaises, avant une mise en service dans les rangs de la Royal Navy, les constructeurs dressaient un plan reprenant entre autre le volume de la coque, certains éléments de la charpente, la structure des ponts, les emménagements et l’ébauche du décor.
Jean Boudriot à saisi cette opportunité pour compléter son étude de la Compagnie des Indes en y ajoutant sa première monographie comprenant l’ensemble des plans de la charpente d'un tel vaisseau. La coopération avec Arthur Molle aura permis de valider par la pratique les dessins fournis par Jean Boudriot. Le résultat se passe de commentaire, le modèle aura fait rêver plus d’un modéliste.

La réalisation du Duc De Duras, autre vaisseau de la Cie des Indes découle directement de cette logique. Le modéliste en utilisant entre autre l’échelle du 36ème, le bois de poirier  laissé naturel combiné au métal noirci à l’acide, a adopté intégralement cette présentation  voulue par Arthur Molle, qui tout en étant simple est agréable à l'oeil, elle dégage une sensation de chaleur et donne l'envie de faire de même.

AMA Artillerie 1d

La réalisation de l’artillerie en bronze implique l’application de techniques de moulage pour donner un rendu parfait de la mouluration et de l’ornementation.
La première étape de la fabrication reste néanmoins la réalisation d’un « master »  de qualité, il peut se faire avec les matériaux de son choix, soit en une pièce ou par assemblage. Le canon de 24 £ a été réalisé par Marco Campi en utilisant du buis et le mortier de 12 £ de Henri Defresne est un assemblage de plusieurs pièces composé de diverses  matières.
Le moule unique du mortier est réalisé dans une matière résistant à la température du bronze en fusion tandis que le moule du canon est à base d’élastomère et pourra servir pour faire une série de canons, réalisés ici en résine polyester teintée dans la masse pour donner un rendu parfait de l’original.

Archéologie & Modélisme d'Arsenal

logo amarsenalC’est en novembre 2003 que ce nouveau groupe se constitue officiellement en ASBL, sous la dénomination agrégée d’Amarsenal.

Les fondateurs en sont Julien Gémis, Jean-Louis Loward et Henri Defresne ; ce dernier en est l’actuel président.

L’association nouvelle reprend tout naturellement les finalités des Amis du Modèle d’Arsenal tout en se repositionnant dans ce type de modélisme, compte tenu de l’évolution qu’il a connue ces dernières années. Pour ce faire, notre groupement encourage de plus en plus ses membres à réaliser un modèle original, s’éloignant si possible du cadre strict des monographies de Jean Boudriot, qui ont été matérialisées à de nombreuses reprises tout en les exploitant en tant que base documentaire de référence.

AMA MSI 7

En 1744, Blaise Ollivier propose le plan d’un vaisseau de ligne de 74 canons, percé à 14 sabords à sa batterie basse. La construction est approuvée et trois vaisseaux seront construits sur ces dimensions.
La reconstitution de ce vaisseau est basée sur le plan du Monarque, dressé par les Anglais après sa capture. Un plan provenant des archives danoises commun au Monarque, Sceptre et Intrépide a fourni la distribution des couples de levée. La mise en commun des deux plans est à la base du travail de Jean-Claude Lemineur qui nous a reconstitué un ensemble de plans et de dessins comportant entre autre l’échantillonnage de la plupart des pièces de la charpente.
La photo montre le Sceptre au stade de charpente apparente pour l'œuvre vive et bordé au dessus de la première préceinte. Mise en parallèle avec le modèle, une reconstitution du plan type à la française plus simple que les plans provenant du National Maritime Museum, nous montrent quand même les données de base tel que la distribution des couples de levées, le percement des sabords, la conduite des préceintes,  la disposition de l'éperon et l'emplacement des mâts.

AMA H15 Fig Pr AW Bl 5

Les sculpteurs travaillant dans les différents arsenaux ont réalisés de véritables petits chef-d’œuvres destinés à coiffer les modèles de prestige tel que le Dauphin Royal ou encore le Louis XV dont on voit ici la figure de proue.
La connaissance du sujet passe par ces témoignages; ce sont des compléments indispensables pour réaliser le décor de son propre modèle avec un maximum de réalisme. Pour la seconde figures de proue, un dauphin accompagnant la figure principale représentant un guerrier romain. Le projet de décor du Fleuron*16 date de 1730 et est dû à Charles Philippe Caffiéri.

*16 - Issue de la Monographie du Fleuron par Gérard Delacroix.
         Voir également le projet de décor du Fleuron  Réf. SHM D¹ 69, fº 34 ; MM Ph 73 70 et P 7371

AMA C EJEP 2

Le tracé de la membrure réalisé par Etienne Piette et les dessins des emménagements par Edgard Jottay, donnent une dimension supplémentaire à la monographie de Jean Boudriot, ceci permettra une réalisation  originale du  modèle du Coureur.
Les deux vues montrent les emménagements arrière du lougre. D'un côté une perspective extraite du plan de capture du Coureur conservé au National Maritime Museum et de l'autre l'application de cette étude à la coque du modèle du lougre. En partie arrière, on aperçoit le carré des officiers, en avant de celui-ci au même niveau se situent les chambres du comandant et de son second, séparées par un sas permettant l'accès au pont. En avant, en contrebas au niveau de la pompe, se situe le plancher du maître valet équipé de deux  soutes et de quatre coffres. Une porte à coulisse percée dans la grande cloison arrière donne accès à la cale.

AMA CC HD

Diorama d’un chantier de construction tel qu’on pouvait le voir fin du 17ème siècle
La quille, l’étrave et l’arcasse sont mises en place. Deux files de lisses supportent les varangues de fond et leurs genoux. En avant et en arrière, les varangues acculées et fourcats des couples de levés sont également en position.
La quille n’est pas posé sur les tins en ligne droite comme on peut le voire ordinairement sur les constructions, certains constructeurs donnaient à la quille un bouge de haut en bas pour essayer de compenser l’arc qui se produit après le lancement à cause de la surcharge des extrémités avant et arrières du vaisseau.
L’arcasse comporte six pièces posées parallèlement à l'étambot, elles montent depuis la première barre d’écusson jusqu'à la lisse d'hourdis, ces orgues recevront le bordage d’écusson.

Pour conclure, que ce soit le navire au commerce qui est à l'origine de la prospérité de la nation ou qu'il soit de guerre, pour défendre la souveraineté de cette nation et protéger ce commerce. Ces activités ont donnée naissance à une marine aujourd'hui disparue, les modèles construits jadis dans les arsenaux ne peuvent plus être admirés, observés et étudié que dans les différents musés de la marine.
Jean Boudriot à travers son œuvre a rendu la connaissance accessible à tous les modélistes intéressés par cette marine disparue.
 Le regroupement en club ou en association donne l'entre aide indispensable pour mener à bien le projet qui se terminera normalement par la construction d'un modèle digne de ces réalisations issus jadis des ateliers des arsenaux.

" Ce sont les voiliers qui ont découvert le monde, et ils charrient dans leur sillage bien des légendes.
A terre, même dans les moments les plus sombres, la vie recommence toujours le lendemain. En mer, lors d'une tempête, on éprouve un sentiment de piège pour l'éternité.
Quand un cachalot de 45 tonnes vient de tribord, il est prioritaire. À bien y penser, quand il vient de bâbord aussi. "

Olivier de Kersauson

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